Grève des femmes

Les sages-femmes soutiennent les femmes – les femmes soutiennent les sages-femmes

Tou·te·s les membres de la Fédération sont invité·e·s à s’impliquer dans cet événement,
sous la forme qui leur convient le mieux et avec le slogan Les
sages-femmes soutiennent les femmes – les femmes soutiennent les sages-femmes
.
Cette grève est organisée par des syndicats, des associations féminines et de
petits comités. Partout en Suisse, il est donc possible de se rallier à un
groupe ou de mettre en place une action ou une activité.

INFORMATIONS JURIDIQUES POUR LES SAGES-FEMMES EMPLOYEES ET EMPLOYEUR-SE-S
PDF DE CET ARTICLE DANS LA REVUE « OBSTETRICA »

Le métier de sage-femme est un métier typiquement féminin, exercé presque à 100% par des femmes. Les thématiques de la grève des femmes* concernent donc les sages-femmes à plusieurs titres: en leur qualité de professionnelles de la santé centrées sur la féminité, de sages-femmes employées ou indépendantes, de femmes et de mères.

 

Pourquoi les sages-femmes doivent-elles aussi faire grève?

Le travail de care non payé

Selon un document édité par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes Protection sociale du travail de care non rémunéré des femmes et des hommes – Les besoins d’adaptation de l’Etat social liés à l’évolution du partage du travail entre femmes et hommes (2012), 2,3 milliards d’heures de travail de care non payées sont fournies en Suisse sous forme de tâches d’assistance et de soins à des enfants et des adultes, ce qui correspond à une valeur matérielle de plus de 80 milliards de CHF. En plus de leur activité professionnelle, les femmes en Suisse effectuent les deux tiers de ces tâches de care et doivent donc souvent réduire leur taux d’activité rémunérée. Un travail à temps partiel signifie: des conditions de travail défavorables, des salaires plus bas, de moins bonnes perspectives de carrière, des coûts externes élevés et des pénalités au niveau des assurances sociales et des rentes. Les femmes qui se retirent temporairement de la vie professionnelle et souhaitent réintégrer leur profession par la suite, sont logées à la même enseigne. Le travail de care ne bénéficie d’aucune reconnaissance économique et de très peu de considération sociale. Les sages-femmes exercent souvent leur activité à temps partiel, elles s’occupent de leur famille et du ménage, travaillent les week-ends et la nuit.

 

Des conditions de travail humanitaires

Le monde du travail a peu d’estime pour les femmes enceintes ou les mères après leurs accouchements. Pas de congé de grossesse, un congé-maternité de courte durée, un congé-paternité minimum, des offres d’accueil extra-familial inexistantes ou trop onéreuses: tout cela génère du stress et met les femmes et les familles sous pression. Les sages-femmes essaient de remédier à cette situation en stimulant les points forts de chaque femme enceinte et en focalisant l’attention sur le processus naturel de la grossesse et de la naissance, malgré les obstacles.

 

Soins obstétriques nécessitant peu d’interventions

Les sages-femmes sont tiraillées entre la surabondance de soins médico-techniques dispensés aux femmes enceintes en bonne santé et l’insuffisance de soins obstétricaux destinés aux femmes des régions périphériques ou désavantagées socialement ou culturellement. Les sages-femmes effectuent un travail professionnel dans des conditions très complexes et prennent de grandes responsabilités envers les mères et les enfants. Les unités dont les sages-femmes assurent la direction des accouchements physiologiques au niveau professionnel et structurel, sont encore très peu nombreuses et tardent à se mettent en place.

 

Réseau inexistant

Certains cantons n’ont pas encore développé de concepts dans le domaine de la petite enfance. Les possibilités de mise en réseau de tous les acteurs impliqués dans l’égalité des chances en faveur des mères et de leurs enfants sont encore inexistantes. Aussi les sages-femmes s’engagent-elles au niveau cantonal pour que les familles faisant partie de groupes vulnérables puissent bénéficier du soutien dont elles ont besoin afin de prendre un bon départ dans la vie.

 

Davantage d’expertises de sages-femmes

S’agissant du déroulement physiologique de la grossesse et de la naissance, les standards obstétricaux en cours dans les milieux hospitaliers continuent à être développés presque exclusivement par les sociétés de gynécologie. Le dialogue avec les responsables de la recherche sage-femme et de l’organisation professionnelle des sages-femmes est encore trop peu établi et l’adaptation des standards n’est souvent possible qu’après un long processus. Les avis des sages-femmes expertes et les résultats obtenus grâce à la recherche sage-femme doivent désormais être pris en compte dans le développement des nouvelles directives obstétricales.

 

Amélioration des conditions de travail

Les économies imposées dans les domaines de l’obstétrique et du personnel ont atteint une telle ampleur qu’une prise en charge 1:1, cohérente autant pour les parturientes que pour les sages-femmes qui les accompagnent, n’est quasiment plus possible. De nombreuses sages-femmes sont exposées au stress et à une importante pression dans leur travail. Les débats autour des violences obstétricales démontrent que les parturientes souffrent de cette situation. Les femmes ne doivent pas, lors de leurs accouchements, être les victimes de mesures d’économies inadéquates en matière de politique de la santé.

 

Salaires trop bas

Les sages-femmes salariées et indépendantes touchent des salaires qui ne reflètent ni la longue formation professionnelle qu’elles ont suivi au niveau des hautes écoles spécialisées ni les responsabilités importantes qu’elles exercent. Leur travail est sous-payé et leurs salaires stagnent depuis de longues années.

 

Tarifs trop bas

Dans le domaine de l’obstétrique extra-hospitalière, les prestations ambulatoires des sages-femmes ne sont toujours pas rémunérées de façon appropriée. Les forfaits alloués pour les accouchements stationnaires et les séjours en post-partum dans les maisons de naissance, ainsi que les tarifs des prestations ambulatoires ne suffisent pas à couvrir entièrement les coûts, malgré d’intenses négociations chères et fastidieuses. La convention-cadre, qui définit depuis 25 ans les prestations ambulatoires des sages-femmes, ne correspond plus aux conditions actuelles et a été renégociée au cours des trois dernières années par les parties prenantes. Le Conseil fédéral ne l’a toujours pas approuvée.

 

Les conséquences des changements politiques, sociaux et économiques affectent particulièrement les sages-femmes. Un engagement au niveau politique est nécessaire pour que les droits de femmes, des mères et de leurs enfants soient garantis et que les déficits structurels auxquels les femmes actives professionnellement sont confrontées soient enfin modifiés et améliorés.

 

 

Comment les sages-femmes peuvent-elles faire grève?

Il existe de multiples façons de participer à la grève des femmes*:

  • Le 14 juin, les sages-femmes portent un vêtement violet, le badge de la Fédération suisse des sages-femmes, des t-shirts et des foulards arborant le logo de la grève ou des slogans.
  • Les sages-femmes suspendent des affiches, drapeaux ou banderoles aux fenêtres et aux balcons.
  • Les sages-femmes discutent avec les femmes, leurs clientes et leurs collègues en les informant sur la grève. Auparavant, elles auront attiré l’attention sur les questions d’égalité au travail et les revendications de la FSSF.
  • A 11 heures (1er point fixe national), les sages-femmes font du bruit devant le bâtiment dans lequel elles se trouvent à ce moment-là.
  • A 15h24 (2e point fixe national) débute le temps du «travail gratuit». Les sages-femmes se rendent à un point de ralliement régional ou cantonal ou cessent «symboliquement» leur travail. Elles débraient en réduisant leur horaire du jour de 20% si possible, car le salaire moyen des femmes est encore inférieur de 20%. Elles font la grève du travail administratif afin d’avoir davantage de temps pour les tâches importantes comme les soins et la prise en charge.
  • Les sages-femmes salariées organisent, en accord avec leur direction, des pauses de protestation, des pauses prolongées ou des réunions. Partout où c’est possible, elles se mettent en grève pendant une ou deux heure(s), voire une demi-journée ou une journée entière.
  • A leur place de travail, les sages-femmes accrochent un panneau bien visible portant l’inscription: «Aujourd’hui les femmes font grève – et si nous n’étions pas là pour vous aujourd’hui ?»
  • Les sages-femmes indépendantes ne fournissent expressément que des prestations d’urgence.

La Fédération se réjouit de vivre une journée de grève colorée, bruyante et solidaire. Nous ne serons fortes qu’en agissant ensemble – les femmes avec les sages-femmes, les sages-femmes avec les femmes – pour obtenir les changements nécessaires.

 

Organisations qui soutiennent la grève: