
Les responsables de la Fédération avaient apporté de nombreux éléments d’argumentation et une expertise spécifique aux sages-femmes lors de la préparation de cette motion, ce qui a été très apprécié par les politicien·ne·s responsables.
Selon le rapport de mars 2018 donnant suite au postulat Maury Pasquier 15.3793 « Congé prénatal. Interruptions de travail avant l’accouchement », les femmes enceintes doivent interrompre leur activité professionnelle durant leur grossesse dans 80 % des cas. Dans les deux semaines précédant l’accouchement, 70 % des futures mères sont en congé maladie. Seule 1 femme sur 6 travaille jusqu’à l’accouchement. Il n’est médicalement pas souhaitable que les femmes enceintes travaillent jusqu’au dernier jour et cette attente n’est pas réaliste. Et pourtant, contrairement à tous les pays de l’UE/AELE, la Suisse ne connaît pas de droit à un congé prénatal.
Les spécialistes de la santé, en particulier les sages-femmes, gynécologues, puéricultrices ou personnel de soins post-partum, soulignent à quel point il est important pour le déroulement de la grossesse et la santé de la mère et de l’enfant que la femme enceinte puisse se préparer à l’arrivée du bébé dans le calme, avec le moins de stress possible, sur les plans aussi bien physique que psychique. Paradoxalement, le travail le plus courant, à savoir le travail de bureau, plutôt tranquille, en position assise, se révèle néfaste car il péjore les capacités physiques à l’accouchement.
Le Conseil fédéral recommandait le rejet de cette motion pour des raisons financières. Le Conseil national a également rejeté cette motion début mai. La Fédération suisse des sages-femmes ne peut que regretter profondément cette décision.