A l’occasion du dernier congrès de la Fédération internationale de gynécologie obstétrique qui s’est tenu en octobre dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé la pratique abusive des césariennes à travers le monde et publié des recommandations visant à en limiter le recours. Elle s’appuie sur une série d’articles publiée par le Lancet montrant que le taux mondial de césariennes presque doublé en 15 ans (21% en 2015 contre 12% en 2000) et ce, sans bénéfice significatif pour la santé des femmes ou des bébés. L’OMS, tout en rappelant l’absolue nécessité de la césarienne dans certains cas, dénonce ainsi les inégalités à travers le monde: «Alors que de nombreuses femmes qui auraient besoin d’une césarienne n’y ont toujours pas accès, particulièrement dans les régions à faibles revenus, beaucoup d’autres subissent cette opération sans nécessité ni raison médicale» (OMS, 2018). Pour diminuer les taux de césariennes superflues, elle publie une nouvelle série de recommandations contenant des suggestions d’actions non cliniques comme:
- Accompagner et informer les femmes et les familles dans la décision du mode d’accouchement et leur proposer davantage d’ateliers de préparation à la naissance (relaxation, travail psychologique sur la peur et l’angoisse, programmes d’intervention psycho-sociale destinés aux couples, etc.);
- S’appuyer sur les recommandations cliniques et demander un second avis sur les indications de césariennes;
- Viser une organisation des soins davantage basée sur la collaboration entre sages-femmes et médecins et adapter les stratégies financières (par exemple, réformer le système d’assurances pour rémunérer à même hauteur une naissance par voie basse et une césarienne).
Des pistes de réflexion impliquant tous les secteurs de la naissance.
Recommandations sur www.who.int
Série d’études sur www.thelancet.com