Quelle protection des travailleuses enceintes contre le COVID-19 et d’autres pathogènes émergents? Une interpellation parlementaire a été déposée par la Conseillère nationale Sophie Michaud Gigon le 15 juin dernier.
Extrait du texte déposé:
Dans la gestion de l’épidémie de COVID-19, les femmes enceintes n’ont pas été placées dans la catégorie des personnes vulnérables nécessitant des mesures de protection renforcées (Ordonnance 2 COVID-19).
Or, les changements métaboliques de la grossesse rendent les femmes enceintes plus vulnérables aux complications respiratoires surtout au 3ème trimestre. Des études relèvent que l’incidence des naissances prématurées et des césariennes est plus élevée en cas de COVID-19. Si les scientifiques manquent encore de recul concernant l’impact de l’infection au 1er et 2ème trimestre de la grossesse, des études montrent des atteintes placentaires. En outre, on sait que les coronavirus SARS et MERS ont eu des impacts graves sur le développement foetal.
Au vu des risques connus pour les femmes et suspectés pour le foetus, plusieurs pays (France, Royaume-Uni, Espagne, Québec) ont pris des mesures préventives pour les travailleuses enceintes. L’EU-OSHA les inclut comme personnes vulnérables. La Task Force scientifique recommande un principe de précaution. L’équipe de recherche FNS sur la protection de la maternité au travail souligne que l’Ordonnance sur la protection de la maternité au travail (OProMa) n’offre pas une protection suffisante à toutes les travailleuses enceintes contre le COVID-19 vu son manque d’application et ses limites.