Après trois ans et demi de travail intensif, la prise en charge des personnes concernées par les
mutilations génitales et la prévention de l’excision dans les hôpitaux, les centres de consultation
familiale et les centres d’intégration cantonaux figurent parmi les priorités. Les activités du réseau suisse contre l’excision s’avèrent efficaces. L’Office fédéral de la santé publique et le Secrétariat d’État aux migrations ont prolongé leur mandat jusqu’à l’été 2021.
Deux fois par an, dans le cadre du réseau suisse contre l’excision, des experts en matière de soins hospitaliers, de conseils sexuels et des multiplicateurs des différentes communautés ainsi que des représentants de la Confédération et des cantons se réunissent dans le groupe d’accompagnement. Une doctoresse de l’Hôpital Universitaire de Bâle parle de sa vie quotidienne dans le service « Médecine sociale gynécologique et psychosomatique » ; une responsable d’un service de consultation de planning
familial, grossesse et sexualité explique les difficultés et les points encourageants qu’elle rencontre
dans ses entretiens quotidiens avec des femmes somaliennes ; des spécialistes de la santé sexuelle des
cantons d’Argovie, de Fribourg et de la ville de Genève parlent de leurs entretiens avec des femmes
érythréennes ou soudanaises et de la manière dont elles intégreraient le thème de l’excision dans l’éducation sexuelle scolaire. En tant que membres du groupe d’accompagnement du réseau suisse contre
l’excision, ces spécialistes complètent le tour d’horizon fait par les personnes présentes.
Collaboration avec un nombre croissant d’organisations
Les organisations et les services spécialisés représentés dans le groupe d’accompagnement sont le
« bras armé » du travail de prévention et de prise en charge des quatre organisations leaders du projet,
à savoir Santé sexuelle Suisse, Terre des Femmes Suisse, le Centre suisse de compétences pour les
droits humains de l’Université de Berne et Caritas Suisse. Sur mandat de l’Office fédéral de la santé
publique et du Secrétariat d’État aux migrations, elles sont responsables du réseau suisse contre l’excision depuis trois ans et demi. L’intégration en cours de nombreuses organisations partenaires dans le
groupe d’accompagnement du réseau est donc très encourageante. C’est le cas, par exemple, des consultations pour les mutilations génitales féminines (MGF) dans les hôpitaux de Genève, Lucerne, Aarau (en construction) et Bâle. Le travail de soins et de prévention est complété par une sensibilisation
des personnes « multiplicatrices » qui sont formées pour informer leurs communautés.
75 manifestations pour les communautés concernées
Au cours des trois premières années, le réseau a touché plus de 1200 spécialistes dans près de 50 cours
de formation continue ; il a pu répondre à 564 demandes de consultation et a organisé 75 événements
communautaires pour 1400 migrants, avec des multiplicatrices/teurs spécialement formés dans les
trois régions linguistiques. Le site www.excision.ch est consulté 20 000 fois par an. Le réseau poursuivra ses efforts pour ancrer dans les structures cantonales de toutes les régions les trois piliers que sont
les soins, le conseil et le travail de proximité. Les approches sont prometteuses. En Suisse centrale, au
Tessin, dans les Grisons et dans l’est du pays, d’autres mesures de mise en réseau ont été prises à cet
égard.
Les organisations membres du réseau sont convaincues que le travail réalisé a été un succès, mais sont
également conscientes qu’il ne s’agit encore que d’un premier pas. Une véritable prévention nécessite
de remettre en question une tradition dommageable à bien des égards pour les personnes concernées.
L’Office fédéral de la santé publique et le Secrétariat d’État aux migrations ont prolongé leur mandat
jusqu’à l’été 2021.
Pour de plus amples informations www.excision.ch
Source: Communiqué de presse de Caritas Suisse du 13 décembre