L’incidence du diabète de type 1 augmente de 3 à 4% chaque année en Europe, particulièrement chez les enfants de moins de cinq ans. Les protéines du gluten des céréales, blé, orge et seigle, sont l’un des facteurs suspectés d’être impliqués dans le développement du diabète. Il s’est avéré que, dans un modèle animal de diabète de type 1, un régime maternel sans gluten pendant la grossesse éliminait presque complètement le risque de diabète de type 1 dans la descendance.
Une équipe danoise a voulu vérifier si cela se confirmait chez l’être humain et a réalisé une étude prospective de cohorte incluant toutes les femmes enceintes enrôlées dans la National Birth Cohort entre janvier 1996 et octobre 2002. Il apparaît que la consommation maternelle de gluten pendant la grossesse est fortement associée à la survenue d’un diabète de type 1 chez l’enfant, avec un risque augmentant de manière proportionnelle. Les enfants dont la mère consomme le plus de gluten ont un risque de diabète de type 1 deux fois plus élevé que ceux dont la mère en consomme le moins.
On notera toutefois que la consommation de gluten et l’apport total de calories sont corrélés et que d’autre part, un indice de masse corporelle (IMC) élevé ou un diabète gestationnel sont tous deux associés au diabète de l’enfant. L’association entre la consommation de gluten et le risque de diabète pourrait donc passer par un IMC élevé chez les plus fortes consommatrices de gluten. Les auteur∙e∙s notent toutefois que ce n’est pas le cas. Ils∙elles avancent l’hypothèse d’une interaction complexe qui interviendrait sur la pathogénie du diabète, et impliquerait l’alimentation, le développement de l’immunité, le microbiote et la perméabilité intestinale.
Ces résultats ne justifient pas pour l’instant une modification des recommandations diététiques pour la femme enceinte.
Source: Roseline Péluchon, Journal international de médecine, 3 octobre